Propolis, une origine à contrôlerD'après l'article paru dans le magazine Plantes & santé n° 167 Au moment où la propolis devient un produit de consommation courante et où les recherches s’amplifient sur son potentiel thérapeutique, les questions sur les origines botaniques de cette résine doivent se poser pour être sûr d’utiliser un produit de qualité. De produit plutôt confidentiel il y a encore peu, la propolis a connu un boom sans précédent ces dernières années au point qu’on la trouve maintenant quasiment dans toutes les pharmacies et dans des gammes de plus en plus étendues et élaborées de produits : pastilles, spray buccaux ou nasaux, bains de bouche, dentifrice, shampoing, crèmes, en gélules, à mâcher, liquide, huileuse… La propolis prend aujourd’hui toutes les formes et pour des usages toujours plus variés. Le paradoxe de cette démocratisation de la propolis est qu’on commence à peine à en percer tous les mystères : sa complexité moléculaire, sa variabilité selon les provenances ou les modes de préparation, sans parler de ses vertus santé, sont toutes l’objet de recherches. Au moment où celles-ci montrent la polyvalence thérapeutique de la propolis, l’apiculture française traverse une crise difficile et la standardisation de la propolis en est à ses balbutiements. C’est le moment de faire le point. Un vaste champ d’action thérapeutiqueLa production de propolis résulte de la récolte sélective par les abeilles de résines de différentes plantes et de différentes parties (bourgeons, feuilles, jeunes rameaux, troncs) présents dans l’environnement de la ruche. Mine de polyphénols peu assimilables par l’humain en l’état, les abeilles nous mâchent ensuite le travail en mastiquant et enrichissant d’enzymes salivaires cette résine qui deviendra la propolis brute. Matière collante et multifonction, elle sert à protéger la ruche des insectes, à la réparer, à l’isoler et à prévenir le développement microbien sur ses parois. Les propriétés les plus reconnues de la propolis à ce jour sont ses vertus antimicrobienne et antifongique, antivirale, immunomodulatrice, anti-inflammatoire et antioxydante. Depuis quelques années, d’autres vertus de la propolis ont émergé. Son intérêt dans la lutte contre le cancer est désormais bien documenté.
Très récemment, des études animales ont mis à jour d’autres pistes. Certaines montrent qu’elle ne protège pas seulement les cellules contre les effets secondaires des chimiothérapies mais également contre ceux de l’intoxication au mercure. La propolis aiderait également à éliminer les métaux lourds en travaillant de concert avec une enzyme spécifique du foie. Une autre, plus surprenante, témoigne d’une activité anxiolytique et antidépressive sur le système nerveux, probablement en lien avec la dimension antioxydante de la substance. Bref, toute la lumière n’a pas été faite sur ses propriétés. Une des raisons tient à l’extraordinaire diversité des propolis et de leur composition. "La propolis ne tient pas son originalité de sa couleur mais de son origine botanique" En effet, la composition des propolis, et donc leurs vertus thérapeutiques, varie significativement selon la diversité botanique des plantes butinées autour de la ruche et donc les zones du globe où elle est produite. C’est en particulier leur composition en polyphénols, composés phénoliques et aromatiques qui déterminera son profil moléculaire, sorte de signature de tout un écosystème local. Aujourd’hui on étudie et compare ainsi les compositions des propolis du Portugal, d’Italie, de Chine, de Cuba, d’Uruguay, du Cameroun. Mais un pays d’origine ne suffit pas à qualifier une propolis. Ce travail, entamé il y a plusieurs années en aromathérapie par exemple avec la notion de chémotype, commence tout juste sur les propolis. Les spécialistes ont maintenant identifié trois grandes familles de propolis en fonction de leur composition : la brune, la verte et la rouge. Trois origines principalesLA PROPOLIS BRUNEPeuplier La propolis brune est une propolis qui vient en grande partie des bourgeons de peuplier (en particulier Populus nigra), mais également d’autres arbres tels que le saule, l’aulne.
C'est la plus commune en France et dans les zones tempérées en général (Amérique du Nord, Europe continentale). Avec plus de 300 molécules actives identifiées, cette propolis possède un spectre très large et équilibré de polyphénols différents (pinocembrine, galangine, quercétine, chrysine), ce qui lui donne une grande polyvalence. LA PROPOLIS VERTEBaccharis dracunculifolia La propolis verte est produite par des abeilles dites "africanisées" à partir d’une plante très présente au Brésil : le romarin des champs.
Si elle partage les propriétés antibactériennes, antivirales, antioxydantes et anti-inflammatoires de sa cousine brune, son profil chimique fait ressortir une forte concentration d’artepilline C, substance particulièrement antitumorale, ce qui lui vaut d’être très demandée au Japon où nombre de recherches sur le sujet ont été menées. LA PROPOLIS ROUGEDalbergia ecastophyllum La propolis rouge récoltée au Brésil provient de la résine que produit le tronc du Dalbergia ecastaphyllum en réponse à l’attaque des coléoptères.
On ne commence à connaître sa composition chimique qu’en 2004, et son origine biologique en 2012. Sa production mondiale est encore confidentielle, ce qui explique son prix supérieur. Son profil chimique se distingue notamment par la formononétine, un phytoestrogène. Elle est donc aussi particulièrement intéressante pour la ménopause et en prévention de l’ostéoporose. COULEURS DE LA PROPOLISBrune, noire, verte, rouge, jaune et même blanche ! La propolis ne tient pas son originalité de sa couleur mais de son origine botanique, qui la rend spécifique et unique. Chaque espèce botanique produit des composés organiques - les polyphénols - impliqués dans son mode de défense. Les polyphénols présentent des différences de structure chimique qui vont engendrer une différence d’assimilation et, surtout, des modes d’actions très différents sur une même cible thérapeutique. Sans mention claire de l'origine botanique et du taux de polyphénols, la qualité et l'efficacité ne peuvent pas être garanties. TransformationLe mode de récolte est déterminant pour la qualité de la propolis. La propolis brute, dite "de raclage", est celle qui est grattée sur le bord des rayons. Elle est composée de résine et de baumes (50 à 55 %), de cire (30 à 40 %), d’huiles essentielles ou volatiles et de matières minérales et organiques aussi diverses que sable, fibres végétales ou même morceaux d’insectes morts. Elle nécessite donc un travail de purification et d’extraction, le plus souvent par l’alcool, puis éventuellement de transformation sous forme de poudre. Cette technique ne permet pas d’obtenir des propolis de qualité.
La propolis sous forme huileuse implique quant à elle l’utilisation de propylène glycol pour en extraire des principes actifs peu liposolubles. Certains producteurs récoltent la propolis sur grille pour être plus à même de préciser l’origine végétale des propolis ...plus ou moins contrôléesLa propolis relève aujourd’hui en France du statut de complément alimentaire et les études thérapeutiques sur l’humain sont encore peu nombreuses. De cela découle l’impossibilité de mettre en avant des allégations de santé, même aussi simples que les maux de gorges, sauf s’ils sont associés à d’autres éléments aux vertus reconnues par l’Union européenne. C’est pour cette raison qu’on voit apparaître des produits dans lesquels la propolis côtoie d’autres plantes, vitamines ou minéraux. D’autre part, le flou législatif n’oblige à préciser ni le type de propolis en question ni son origine, ni sa concentration en principes actifs. Chaque laboratoire ou marque a sa méthode et fait comme bon lui semble.
Dans ce flou inconfortable pour le consommateur, nous avons décidé de nous démarquer : Techniques d’extraction de la propolis particulières, sur grille (peuplier) et sur bandes (baccharis et dalbergia). Transparence de la provenance des propolis et garantie des origines botaniques. Teneur minimum garantie en polyphénols. |